Comment distinguer vos droits : Groupe Lufthansa, les indemnisations après un retard de vol, une annulation ou un surbooking

Voyager avec le groupe Lufthansa peut parfois vous confronter à des situations imprévues comme des retards, des annulations ou des surréservations. Face à ces désagréments, il est primordial de connaître vos droits pour obtenir les compensations auxquelles vous avez droit selon la législation en vigueur.

Le cadre juridique européen applicable aux vols Lufthansa

Les passagers voyageant avec les compagnies du groupe Lufthansa bénéficient d'une protection juridique solide grâce à la législation européenne. Cette réglementation définit clairement les obligations des transporteurs aériens et les droits des voyageurs en cas de perturbations.

Le règlement CE 261/2004 et ses applications

Le règlement CE 261/2004 constitue le socle de la protection des passagers aériens dans l'Union Européenne. Ce texte s'applique aux vols au départ d'un aéroport situé dans l'UE, ainsi qu'aux vols à destination de l'UE opérés par une compagnie européenne. Il prévoit des indemnisations forfaitaires variant de 250€ à 600€ selon la distance du vol. Pour les trajets inférieurs à 1500 km, l'indemnité s'élève à 250€. Pour les vols entre 1500 et 3500 km, elle atteint 400€. Au-delà de 3500 km, le montant maximal de 600€ peut être réclamé. À noter que ce règlement ne s'applique pas en cas de circonstances extraordinaires, mais les grèves du personnel de la compagnie ne sont pas considérées comme telles.

Les compagnies du groupe Lufthansa concernées par la législation

Le groupe Lufthansa, fondé en 1926, ne se limite pas à la seule compagnie allemande. Il englobe plusieurs transporteurs aériens tous soumis au règlement européen 261/2004. Avec une flotte de plus de 300 appareils, Lufthansa dessert plus de 200 destinations dans plus de 80 pays. La compagnie est également membre fondateur de Star Alliance, le plus grand réseau mondial de compagnies aériennes. Swiss International Air Lines, Austrian Airlines, Brussels Airlines et Eurowings font partie du groupe Lufthansa et sont donc soumises aux mêmes obligations légales vis-à-vis des passagers. Cette uniformité réglementaire garantit aux voyageurs une protection identique, quelle que soit la filiale du groupe avec laquelle ils volent.

Procédure de réclamation suite à une annulation de vol

Face à une annulation de vol avec le Groupe Lufthansa, entamer une procédure de réclamation nécessite une démarche structurée. Le Règlement européen 261/2004 protège les droits des passagers et prévoit des indemnisations pouvant atteindre 600 € selon la distance du vol. Pour les vols annulés moins de 14 jours avant le départ, vous pouvez prétendre à cette indemnisation, sauf en cas de circonstances extraordinaires comme une grève de tiers (mais pas une grève du personnel de la compagnie). Cette protection s'applique aux vols au départ d'un aéroport de l'Union Européenne ou vers l'UE avec une compagnie européenne telle que Lufthansa, membre fondateur de Star Alliance.

Documentation nécessaire pour constituer votre dossier

Pour formuler une réclamation valide auprès de Lufthansa ou toute autre compagnie du groupe, plusieurs documents sont indispensables. Rassemblez d'abord votre billet d'avion ou confirmation de réservation, qui prouve votre contrat avec la compagnie. Conservez également vos cartes d'embarquement originales ou la preuve de votre enregistrement. Notez précisément les informations du vol concerné (numéro, date, horaires prévus et réels). Collectez tout document attestant de l'annulation et de sa notification (emails, SMS). Si vous avez engagé des frais supplémentaires (repas, hébergement, transport alternatif), gardez tous les justificatifs. La Convention de Montréal peut vous permettre de réclamer une indemnisation complémentaire (jusqu'à environ 4 500 €) pour le préjudice subi, mais vous devrez le prouver et le chiffrer.

Délais légaux pour soumettre votre demande d'indemnisation

Le délai pour déposer une réclamation varie selon les pays européens, mais vous disposez généralement jusqu'à 3 ans après la date du vol pour demander une indemnisation. Cette période commence à partir du jour de l'annulation ou du retard de votre vol. La procédure commence par une réclamation directe auprès de la compagnie aérienne via son formulaire dédié. En cas de réponse négative ou d'absence de réponse dans les 2 mois, vous pouvez transférer votre dossier à la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC). Pour les vols Lufthansa, comme pour d'autres compagnies telles qu'Air France, Easyjet ou Ryanair, les barèmes d'indemnisation sont clairement définis : 250 € pour les vols de moins de 1 500 km, 400 € pour les vols entre 1 500 et 3 500 km (y compris les vols vers les DOM), et 600 € pour les vols de plus de 3 500 km. Des services spécialisés peuvent vous accompagner dans cette démarche, certains ne facturant leurs services qu'en cas de succès de la réclamation.

Droits spécifiques en cas de surbooking sur un vol Lufthansa

Le surbooking, pratique commerciale répandue chez les transporteurs aériens dont Lufthansa, survient lorsque la compagnie vend plus de billets que de sièges disponibles. Face à cette situation, le Règlement européen 261/2004 protège les voyageurs. Ce texte s'applique aux vols au départ d'un aéroport de l'Union Européenne ainsi qu'aux vols à destination de l'UE opérés par une compagnie européenne comme Lufthansa, membre fondateur de Star Alliance desservant plus de 200 destinations dans plus de 80 pays.

Options proposées aux passagers refusés à l'embarquement

Lorsqu'un passager se voit refuser l'embarquement sur un vol Lufthansa pour cause de surbooking, la compagnie a l'obligation de lui présenter plusieurs alternatives. Premièrement, le voyageur peut opter pour le remboursement intégral de son billet si celui-ci décide d'abandonner son voyage. Deuxièmement, il peut choisir un réacheminement vers sa destination finale dans des conditions comparables et dans les meilleurs délais. Si le passager achète lui-même un billet de remplacement, Lufthansa doit rembourser le billet initial ainsi que les frais de réacheminement. Durant l'attente, la compagnie doit fournir des rafraîchissements, des repas, un hébergement si nécessaire pour la nuit, et la possibilité d'effectuer deux appels téléphoniques. Au-delà de cette prise en charge, une indemnisation forfaitaire est prévue selon la distance du vol : 250€ pour les vols de moins de 1500 km, 400€ pour les vols entre 1500 et 3500 km, et 600€ pour les vols dépassant 3500 km.

Cumul possible des compensations dans certaines situations

Les passagers victimes de surbooking sur un vol Lufthansa peuvent, dans certains cas, bénéficier d'un cumul de compensations. En plus de l'indemnisation forfaitaire prévue par le Règlement européen 261/2004, la Convention de Montréal (article 19) autorise les voyageurs à réclamer une indemnisation complémentaire pouvant atteindre environ 4500€ pour le préjudice subi, à condition de pouvoir le prouver et le chiffrer précisément. Cette compensation additionnelle ne s'applique pas aux préjudices considérés comme légers (frais de taxi ou de repas). Pour obtenir ces indemnisations, le passager doit d'abord contacter Lufthansa via leur formulaire de réclamation. En cas de réponse négative ou d'absence de réponse dans un délai de deux mois, il est recommandé de transférer le dossier à la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC). Les voyageurs disposent généralement d'un délai de trois ans après le vol pour introduire leur demande d'indemnisation. Des services spécialisés comme Refly peuvent accompagner les passagers dans leurs démarches, sans frais en cas d'échec de la procédure.

Les circonstances extraordinaires et leurs limites pour les vols Lufthansa

La question des circonstances extraordinaires représente un point central dans l'application du Règlement européen 261/2004 qui encadre les droits des passagers aériens. Pour les vols du groupe Lufthansa, cette notion est régulièrement invoquée lors de perturbations de vols. Ce règlement prévoit des indemnisations forfaitaires allant de 250€ à 600€ selon la distance parcourue, mais les transporteurs peuvent s'en exonérer dans certains cas spécifiques.

Analyse des cas de grève aérienne et manque de personnel

Les grèves aériennes constituent un cas particulièrement intéressant à analyser. Le règlement européen fait une distinction claire entre les différents types de grèves. Une grève du personnel de Lufthansa ne peut pas être considérée comme une circonstance extraordinaire, car elle relève de la gestion interne de l'entreprise. Par exemple, Lufthansa a dû annuler 900 vols en juillet à cause du manque de personnel et de difficultés financières, situations qui ne l'exemptent pas de verser des indemnisations.

En revanche, une grève de tiers (contrôleurs aériens, personnel d'aéroport) peut être reconnue comme circonstance extraordinaire. Ainsi, quand le personnel des aéroports de Paris a annoncé une grève à partir du 1er juillet 2022, les compagnies ont pu légitimement invoquer ce motif. Le manque de personnel, problème récurrent depuis la reprise post-Covid, ne constitue pas non plus une circonstance extraordinaire valable, car il s'agit d'un problème de planification que la compagnie aurait pu anticiper.

Comparaison avec d'autres compagnies de Star Alliance

Lufthansa, membre fondateur de Star Alliance qui dessert plus de 200 destinations dans plus de 80 pays, applique des politiques similaires à ses partenaires de l'alliance concernant les circonstances extraordinaires. Néanmoins, on observe quelques nuances dans l'interprétation du règlement.

Air France, bien que n'appartenant pas à Star Alliance mais étant une compagnie européenne majeure, suit les mêmes règles. Quand un syndicat d'Air France et Transavia a déposé un préavis de grève pour le 25 juin, la compagnie était tenue aux mêmes obligations que Lufthansa en matière d'indemnisation. Pour les passagers, la procédure de réclamation reste similaire: contacter d'abord la compagnie aérienne, puis en cas de réponse négative ou d'absence de réponse dans les deux mois, transférer le dossier à la DGAC.

Les compagnies low-cost comme Easyjet ou Ryanair sont soumises aux mêmes règles que Lufthansa pour les vols au départ ou à destination de l'Union Européenne. Quand les pilotes d'Easyjet ont alerté sur des risques d'annulations massives dues au manque d'effectifs, la compagnie ne pouvait pas se prévaloir de circonstances extraordinaires. Le règlement européen 261/2004 s'applique uniformément, garantissant aux passagers une protection identique quelle que soit la compagnie choisie au sein de l'Union Européenne.

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